Généalogie militaire, comment débuter ?
Où trouver des renseignements ?
Les Mairies
Pour commencer des recherches, pourquoi ne pas aller consulter les registres de l'état-civil. Les transcriptions d'actes de décès apportent parfois des informations précieuses.
Outre le nom des parents du défunt, nous pouvons trouver le grade, l'unité, les éventuelles décorations, la fonction (mitrailleur, conducteur, etc). En outre en plus de la date et l'heure du décès, la cause de celui-ci peut éventuellement figurer : "balle à la tête dans la tranchée où sa section était de service" ou "anémie palustre, collapsus cardiaque".
Les Archives départementales
Une fois que vous connaissez la date de naissance du soldat que vous recherchez, vous ajoutez vingt à celle-ci pour avoir sa "classe".
Par exemple, un soldat né en 1892 sera de la classe 1912. Il vous faut alors consulter les registres matricules des soldats de la classe 12, afin de retrouver sa fiche. Elle vous donnera un signalement physique et des renseignements comme le degré d'instruction, en plus de la liste des affectations et des mutations diverses du soldat. Normalement, ces informations sont les mêmes qui figurent sur le livret militaire.
Le fichier des soldats « Morts pour la France »
Inauguré le 5 novembre 2003, le site « Mémoire des Hommes » est incontournable pour celui qui recherche à retracer le parcours d’un aïeul ayant combattu pendant la Grande Guerre. Pour se connecter au site, une seule adresse http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/ géré par le Secrétariat Général pour l’Administration (SGA).
Cette base de données des Morts pour la France est consultable gratuitement Plus de 1,3 million de militaires décédés ayant obtenu la mention « Mort pour la France » y figurent. Depuis novembre 2014, à l’occasion du centenaire, 95 000 fiches des soldats n’ayant pas obtenu la mention sont maintenant mentionnés dans cette base.
Un moteur de recherche permet de faire une requête par patronyme (champ obligatoire), en précisant le prénom.
Une fois la recherche lancée, le moteur propose la liste du ou des noms qui répondent aux critères choisis. En cliquant dessus, on a accès à une photo de la fiche elle-même. Celle-ci comprend des informations d'état-civil, l'unité d'affectation, la date et le lieu de décès.
Pour connaître le lieu d'inhumation d'un soldat reposant dans une nécropole militaire, le Ministère de la Défense propose également un moteur de recherche qui renseigne sur le lieu et l'emplacement de la tombe. Sachez cependant que tous les soldats morts pour la France ne reposent pas nécessairement dans un cimetière militaire. Après la guerre, les familles eurent la possibilité de faire exhumer et rapatrier les dépouilles, pour les ensevelir dans un lieu de leur choix (en général, le cimetière communal).
Les Journaux des Marches et des Opérations (JMO)
Les JMO sont des documents reliés relatant les évènements vécus par chaque Etat-major et corps de troupe et qui présentent un rapport complet de la journée. Chaque jour sont notifiés les faits, combats, manœuvres, travaux ou reconnaissances, accompagnés des objectifs visés et des résultats obtenus, les pertes subies. Sont aussi indiqués de manière systématique la composition du corps (effectifs, encadrement et mutations), les itinéraires suivis, les emplacements des camps ou des cantonnements, ainsi que les décorations et citations individuelles.
Parfois, mais pas systématiquement, sont notés les noms des soldats tués, blessés ou disparus durant la journée. Pendant les périodes de combats intenses, cette liste s'étale sur plusieurs pages, et c'est assez impressionnant.
Ces JMO sont un peu les "bibles" de tout amateur, en raison de la masse d'informations qu'ils contiennent. S’ils n’apportent bien souvent que peu ou pas de renseignements nominatifs sur le sort des simples soldats, ils constituent en revanche une source unique sur le contexte dans lequel évoluaient les combattants. Ils sont conservés au Service Historique de l'Armée de Terre (SHAT), à Vincennes où ils sont librement communicables.
Nous trouvons sur internet beaucoup d’extraits de JMO sur des sites spécialisés. Toutefois la base de référence depuis le 5 novembre 2008 est de nouveau « Mémoire des Hommes » http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/ qui permet la consultation de plus de 3 300 000 pages des JMO de 1914 à 1918. Il est également possible d'accéder aux Journaux des unités engagées dans la Première Guerre mondiale.
Ces quelques informations devraient permettre aux personnes intéressées de se lancer à la recherche d'un ancêtre, et d'en apprendre plus, petit à petit, sur sa vie au front, ses combats, ses souffrances, et parfois son destin tragique.