Alain PUECH nous propose un reportage photo sur le Bois des Buttes, mais avant un peu d’histoire locale.
Dans cette partie du front, située à l’est du Chemin des Dames, face au plateau de Californie, vont se dérouler de durs combats entre Allemands et Français qui occupent depuis septembre 1914 ce bois d’environ 70 hectares.
En mars 1916, les Allemands prennent le bois, faisant plus de 800 prisonniers dans le régiment de Charles Péguy (276e régiment d’infanterie), et renforcent leurs positions avec tranchées et blockhaus sur les points les plus hauts de la forêt.
Le 16 avril 1917, les soldats du 31e régiment d’infanterie vont attaquer et reprendre le bois et le village de Pontavert et vont cantonner à nouveau dans le bois.
Le 27 mai 1918, les Allemands et les Anglais s’affronteront pour accéder au passage de l’Aisne.
Un mémorial dans le village de La Ville-aux-Bois les Pontavert indique aux passants le sacrifice du 2e bataillon du Devonshire qui faisait partie de la British Expeditionary Force.
Depuis, cette zone de combat a retrouvé sa sérénité, la forêt, la nature verdoyante ont repris leurs droits, reste de beaux vestiges qu'Alain a pu visiter à plusieurs reprises.
Le village de la Ville-aux-Bois mérite un petit paragraphe car il est situé à proximité du Bois des Buttes, face au plateau de Californie. Détruit en totalité, il ne reste que des ruines à la fin de la guerre.
Au cœur des combats de 1914, ses habitants seront dispersés ou tués par l’avancée allemande et le terrain sera bouleversé, rempli de débris, ruines et munitions.
En 1919, la commune est classée « Zone rouge » et ne sera que partiellement reconstruite dans les années 1930.
Avec son groupe d’amis, ils ont une relation privilégiée avec l’association des Amis du Bois des Buttes.
Guillaume Apollinaire.
On ne peut évoquer le Bois des Buttes sans écrire quelques lignes sur cet écrivain dont la stèle se trouve en bordure de la route qui mène à la Cote 108.
C’est tout à fait par hasard que j’ai aperçu sa tombe au cimetière du Père Lachaise à Paris en allant photographier celle du général Séré de Rivières (Ingénieur militaire et général de brigade) .
Guillaume Apollinaire qui était considéré comme un sujet Russe, son vrai nom étant Kostrowitzky s’engage, suite à une déception amoureuse, dans l’armée française au 38e d’artillerie, agent de liaison, chef de pièce. Il arrive sur le front en mars 1915 et écrit à son amie «Quelle effroyable boue, quels effroyables boyaux». Il est naturalisé Français en 1916.
Lieutenant au 96e RI, il est blessé à la tête le 17 mars 1916, soigné puis trépané, il décédera le 9 novembre 1918 de la grippe espagnole, deux jours avant l’Armistice.
Yves Gibeau.
Ecrivain, il lui a rendu hommage en 1990 en faisant ériger une stèle à sa mémoire.
Il a longtemps habité sur le Chemin des Dames, dans le presbytère de Roucy, et est connu pour avoir écrit «Allons z’enfants» en 1952, livre évoquant l’apprentissage des enfants de troupe et d’un jeune garçon obligé par son père, ancien militaire, à suivre ses traces dans l’armée française.
Profondément pacifiste, il est un journaliste cruciverbiste réputé. Trouvant que la mémoire d’Apollinaire n’était pas suffisamment reconnue, il fit poser à ses frais une stèle le long de la route qui mène de Pontavert à Berry-au-Bac, le long du Bois des Buttes.
Elle fut inaugurée le 24 mars 1990.
Un livre remarquable «Le fantôme du Chemin des Dames» de Gérard Rondeau, photographe professionnel , retrace sa vie autour du champ de bataille.
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