Il y a quelques mois, Alain PUECH vous avait invité à regarder un reportage qu'il avait réalisé au Mont Valérien, haut lieu des persécutions allemandes envers les résistants puisque plus de mille d’entre eux y avait été fusillés.
Une photo ancienne située au-dessus de la carrière montre un peloton de soldats et une scène d’exécution, le prêtre se tenant au-dessus est le père Franz Stock, aumônier militaire allemand qui a aidé les condamnés dans leurs derniers moments.
A la fin de la guerre, prisonnier des Américains, il va créer le Séminaire des barbelés à Chartres.
Sur cet ancien cliché, on peut y voir l’exécution des membres de l’affiche rouge du groupe Manouchian.
La mémoire rejoint l’histoire puisque le 21 février 2024 le Panthéon a accueilli, au cours d’une cérémonie officielle, les cercueils de Missak et Mélinée Manouchian qui reposeront désormais dans le sanctuaire « Des grands hommes, la patrie reconnaissante », et la mémoire de ses 23 compagnons d’armes.
Le caractère historique de cette cérémonie tient du paradoxe que la France rend hommage à un héros qui se rêvait Français sans jamais l’avoir été.
Pour mémoire, rappelons que ce réfugié arménien était à la tête d’un groupe de résistants : Polonais, Arméniens, Italiens, Hongrois, tous communistes comme lui et en grande partie juifs et membres des FTP.
Ce petit groupe va mener des actions de sabotages et d’attentats meurtriers, mais le 16 novembre 1943 ils seront arrêtés après filature par la police parisienne.
Etant emprisonnés à Fresnes, l’aumônier allemand Franz Stock leur apportera aide et réconfort jusqu’à leur dernière heure et sera présent au moment de leur exécution (voir la photo)
Pour garder en mémoire cet évènement Alain vous propose un aperçu de l’excellent reportage réalisé par la chaîne de télévision Antenne 2.
Suite à ce reportage, Alain s'est intéressé à la genèse de la photo la plus connue de cette exécution prise au Mont Valérien.
A la fin de sa vie, Clemens Rüther, sous-officier dans la Feldgendarmerie, va confier à un ami le lourd secret qu’il gardait depuis 40 ans.
Ce soldat allemand, catholique, faisait partie de la compagnie qui assurait la sécurité lors du procès des combattants du groupe Manouchian et, en motocyclette, avait suivi le convoi en partance pour le Mont Valérien
Sa mission terminée il était monté sur un terre-plein surplombant la clairière et à l’aide d’un Minox (Appareil photo miniature fabriqué en Lettonie et Allemagne) il avait photographié la scène de l’exécution, réalisant trois clichés. Ce n’est qu’en 1985 que ces documents sont parvenus à l’E.C.P.A.D, retrouvés par Serge Klarsfeld, qui a pu identifier les otages et la présence de l’abbé Franz Stock.
En fait il n’existe que trois clichés et les négatifs ont disparu. Alain aurait aimé voir l’ensemble de ceux-ci.
80 ans après le mystère demeure car jamais aucune photo, à part celles de Clemens Rüther,n’a été prise lors des exécutions au Mont Valérien.
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