« Ici reposent des soldats allemands. »
Alain Puech nous fait découvrir le quatrème volet des nécropoles allemandes : Harville, Gobessard et Bouillonville.
1/ Le cimetière allemand d'Harville (Meuse)
Situé dans le département de la Meuse le cimetière se trouvait non loin de la ligne de front.
Dans le village d’Harville, il se trouve accolé au cimetière municipal, proximité d'ailleurs étonnante pour ce petit bourg de quelques centaines d’habitants.
Dès le début du conflit, Harville tombe aux mains des Allemands mais à partir du mois de novembre les Français lancent de grosses offensives dans le secteur. Il y a de nombreuses pertes et un très grand nombre de blessés à soigner.
La compagnie sanitaire de forteresse n°1 reçoit l’ordre du médecin chef du VAK d’aménager dans le village un poste sanitaire et d’utiliser toutes les possibilités d’accueil et de confort (fermes, granges, écoles) pour les soins. Entre le 12 et 13 décembre, plus de 274 blessés seront soignés par cette Unité, c’est dire l’importance de celle-ci implantée dans cette petite commune.
On peut penser qu’il existait aussi un Feldlazarett ayant aidé et pris en charge le poste de secours.
A partir de 1916 d’importants bombardements obligent les Allemands à déplacer et à abandonner les installations sanitaires.
Ce cimetière est entretenu par le VDK comme la plupart des autres nécropoles Allemandes.
Il est remarquable et de conception inhabituelle tant par la mise en place des tombes et plaques commémoratives. Quelques tombes anciennes viennent rappeler aux visiteurs les 494 soldats tués au cours des combats lors des offensives françaises en direction de la Woëvre.
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2/ Le cimetière allemand de Gobessart (Meuse)
« Ne nous oubliez pas »
Inscrite sur une gerbe en pommes de pin et branches de sapin, cette phrase est inscrite près d’une croix.
Si cela est souvent une marque de respect des visiteurs venant fleurir les tombes, c’est aussi un hommage typique des Allemands envers leurs soldats. On retrouve souvent ce type de fleurissement dans des nécropoles allemandes.
Avec l’Association, nous aussi n’avons pas oublié ce site ainsi que l’hôpital souterrain, le Bois d’Ailly, la tranchée de la soif et les ouvrages fortifiés de la tranchée des Bavarois.
Les offensives furent terribles dans les années 1914-1915 pour la conquête du Saillant de Saint-Mihiel.
La résistance de nos troupes héroïques, le « Debout les morts » de Jacques Péricart, alors adjudant au 95e RI, résume à lui seul l’hécatombe.
Plus de 6 050 soldats reposent dans ce cimetière qui regroupe les corps de soldats allemands inhumés provisoirement dans 48 communes avoisinantes.
Aménagé dès 1914 par l’armée allemande, il est réorganisé en 1930 par le D.V.K et par les autorités françaises. Les croix de bois sont remplacées par du métal et le cimetière est planté d’érables et de bouleaux.
De chaque côté du monument commémoratif, de belles stèles en pierre provenant des petits cimetières de l’époque témoignent de la fidélité et de l’art des soldats-artistes allemands.
Le monument commémoratif, au centre de la nécropole, vient de l’ancien cimetière de Woinville et représente un jeune soldat, portant un casque à pointe bavarois et une épée, qui incline la tête vers ses compagnons qui reposent en ossuaire. Il veille sur eux dans la très belle forêt domaniale de Saint Mihiel.
Dans ce cimetière repose également le lieutenant Otto Straubwasser (5e division d’infanterie Bavaroise), très apprécié de ses hommes. A l’endroit où il fut tué, ils firent ériger une stèle en forme d’obus.
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3/ Le cimetière allemand de Bouillonville (Meurthe et Moselle)
Situé dans la petite commune de Bouillonville, non loin de Thiaucourt, le cimetière contient 1368 sépultures.
Ici, passé l’entrée, s’étend une belle nécropole sur deux étages reliés par un escalier en pierre.
Les sépultures sont disposées, non pas uniquement en ligne comme habituellement, mais aussi en rond, carré etc., ce qui rend l’endroit un peu exceptionnel.
Un monument rendant hommage à Dieu, à l’Empereur et au pays domine l’ensemble.
De nombreuses tombes d’origine côtoient les croix que nous connaissons maintenant, elles datent de toutes les années du conflit : 1914, 15, 16, 17 et 18.
Comme tous les cimetières allemands, il est remarquablement entretenu et fleuri. Peu connu, implanté dans la commune et non pas sur une grande artère, comme souvent, il mérite une visite.
Au fond du cimetière sont les restes d’un viaduc détruit par l’armée française en 1914 afin de retarder la poussée allemande vers la zone fortifiée de Toul.
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