Situé au nord du département de l’Oise, dans la région de Beauvais, le cimetière russe de Noyer-Saint-Martin est implanté à la sortie du village sur une ancienne base de transmission de l’Armée de l’air française.
Sobre dans sa conception, avec son alignement de tombes, il est semblable à ceux que nous avons pu voir au cours de nos sorties, le Pétant par exemple, en Meurthe-et-Moselle.
L’histoire de cette nécropole est liée intimement à un autre site qui se trouve à Denting en Moselle, le camp du Ban de Saint-Jean.
Un peu d’histoire présentée par Alain PUECH :
Durant la Deuxième Guerre mondiale, les Allemands vont rapatrier des prisonniers soviétiques, en Alsace-Lorraine, pour travailler dans les mines et les usines métallurgiques de la région.
Dans ce camp, ils seront victimes de maladies ainsi que de sévices des gardiens, les prisonniers sont considérés comme des sous-hommes (Untermenschen). L’opération Barbarossa (1941) et l’avancée de la Wehrmacht en Russie étant un motif suffisant pour maltraiter prisonniers et civils des pays de l’Est.
Créé en 1980 par l’architecte russe Igor Voskresensky, ce cimetière va regrouper les dépouilles des prisonniers du stalag XII F et les corps des résistants soviétiques venus des différents territoires occupés.
4598 sépultures de différents pays: Ukraine, Roumanie, Azerbaïdjan, Biélorussie seront regroupées à Noyer-Saint-Martin dont ceux de 38 départements français. Afin d’éviter tout nationalisme dans les cérémonies commémoratives, les dépouilles ukrainiennes seront déclarées soviétiques. A noter que déjà en 1980 il existait un conflit entre la Russie et ses régions satellites.
Dans cet espace d’environ un hectare et demi la France va honorer ces combattants jusqu’en 2023 puis, avec la guerre en Ukraine, la politique va prendre le pas sur la mémoire, dans les célébrations historiques, malgré tout quelques villageois continuent de déposer quelques jonquilles aux pieds de la statue en bronze «Les fleurs de la Liberté» sculptée par W.Surovtsev et fondue en Russie dans la ville de Joukovsky.
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