Il y a quelques mois Alain PUECH nous avait fait découvrir un ouvrage fortifié autour de Metz: la Feste Prinz Regent Luitpold qui était le premier volet de ses reportages sur les fortifications dans l’Est de la France.
Autour de Metz, première ville Française annexée par l’ennemi ou, sont stationnés plus de 20 000 soldats dans un immense réseau de défense appelé «Moselstellung».
Celle-ci est considérée comme faisant partie du Reich Allemand et, pour défendre cette possession territoriale, de nombreuses fortifications seront construites.
Les Festen Leipzig, Keiserin, Lothringen, Freiherr Von der Goltz, Haeseler, Infanterie-Werk, Belle Croix autour de Thionville.
Tous ces ouvrages seront supervisés par le Général Wagner, inspecteur général des fortifications. Celui-ci, général Prussien durant la guerre de 1870, s’illustra durant la bataille de Gravelotte et décédera accidentellement avant le début du conflit de la Première Guerre mondiale.
C’est en son honneur que les Allemands appelleront la Fest située à Verny «Fest Wagner».
Dans son projet de construction le général Wagner avait prévu une liaison par chemin de fer entre Metz et Thionville desservie par la Kanonenbahn Berlin - Metz, ligne stratégique en cas d’invasion des Français.
Construit entre 1904 et 1910 cet ouvrage devait verrouiller tout le front sud de Metz afin de protéger toute la vallée de la Seille.
Les fortifications citées plus haut dans le texte ainsi que «la Wagner» seront des constructions de la deuxième génération, c’est à dire qu’elles vont bénéficier des dernières innovations en matière d’armement et de matériaux de construction,
De nombreuses améliorations, chauffage, eau courante, toilettes, four à pain, usine électrique seront également effectuées pour le confort d’une troupe d’environ 1 200 hommes.
Dans ce vaste ensemble fortifié de quarante hectares quatre casernements avaient pour mission de défendre les lieux avoisinants: «Infanteriekompanien», MGKompanien, Artilleriebatterien, Pioner-sektionen ainsi que 15 coupoles d’observation, 51 postes de guet et un armement conséquent composé de plusieurs dizaines de canons de différents calibres. Cet ouvrage puissamment armé pouvait tirer plusieurs tonnes d’obus à la minute.
De nombreuses galeries et des moteurs diesel puissants complétaient cet ouvrage.
Durant la Grande Guerre il ne sera pas en première ligne, se contentant d’un appui logistique de par son armement redoutable.
Le plan Schlieffen de l’état-major allemand conçue pour la Moselstellung fera école puisque les Français vont s’en inspirer pour la construction de la Ligne Maginot.
Durant la Seconde Guerre mondiale les différentes fortifications vont être utilisées par l’Allemagne nazie et, à partir de 1942, des centaines d’ouvriers (Ostarbekter) vont travailler à la fabrication de torpilles aériennes et marines dans ces véritables usines souterraines.
De nuit cette production sera transportée vers un dépôt de la Kriegsmarine situé dans le bois de Cattenom.
Sous l’impulsion des Alliés ces forteresses vont tomber malgré les ordres d'Hitler qui avait ordonné une défense jusqu’au dernier combattant.
cliquer sur la photo pour faire défiler et agrandir
0 commentaire Laisser un commentaire
Les commentaires sont fermés.