Association Nationale 1914-1918

A la découverte des sites de la Grande Guerre

Octobre 2022 : les cimetières allemands de la Grande Guerre (9)

« Ici reposent des soldats allemands. »

Alain PUECH nous fait découvrir le dernier reportage des nécropoles allemandes : celle de Neuville-Saint-Vaast (Pas-de-Calais)

Neuville-Saint-Vaast

Appelée également cimetière de la maison blanche, cette nécropole allemande est la plus grande de toutes celles situées en France. 44 830 soldats y reposent dont 8 040 en ossuaire, ce qui est considérable.

Créé par les autorités françaises de 1919 à1923, il est situé sur la route menant de Béthune à Arras, au lieu-dit « Le Croupil ».

C’est un vaste cimetière de regroupement, plus de 7 hectares, rassemblant les soldats issus des petits cimetières provisoires de communes du Pas de Calais.

Beaucoup de ceux-ci sont tombés en 1914-1915 durant les offensives d’Artois, Notre Dame de Lorette, Vimy, le Labyrinthe, etc., etc...

Il fut restauré vers 1975, lui donnant son aspect définitif avec des arbres et une floraison qui inspire au respect et au silence.

Lors de notre dernière sortie associative, nous avons pu voir dans le cimetière les restes d’un blockhaus, vestige du fameux labyrinthe bien connu des historiens locaux.

On y trouve également un très beau monument rendant hommage au 164e IR où est gravé « ich hatt einen kamaraden esien bessern findst du nicht »

Comme pour les autres nécropoles allemandes, c’est le Volksbund qui se charge de l’entretien avec de nombreux jeunes qui gardent en mémoire cette hécatombe à laquelle ont participé leurs anciens.

Remerciements

En conclusion de ce reportage photographique, Alain voudrait remercier très sincèrement Philippe et Jean-Marc, pour l’aide apportée sur la localisation des cimetières allemands sur le front de la Grande Guerre. Une mention spéciale pour son ami Jean-Paul, qui sans relâche, à corriger et annoter ses textes de ses souvenirs et connaissances historiques.

Le second point qu'Alain voulait souligner est le choix des nécropoles allemandes. Pour le plaisir de l’acte photographique, il a choisi des lieux riches en monuments, stèles anciennes et reliefs paysagistes intéressants. Les Allemands sont sensibles à la nature, les arbres, les pelouses, les petits vallonnements et les espaces de verdure avec quelques fois des petites sources rendent ces lieux en sous-bois fort agréables.

Grace à Jean-Paul, Alain a beaucoup appris sur le fonctionnement et l’organisation du VDK (Volksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge) créé en 1919. Cette association se charge notamment de l’entretien et de l’administratif des nécropoles allemandes depuis 1926, date du transfert de l’Etat français à cette association bénévole

Un point marquant qu'Alain vous mentionne, le choix des tombes noires ne fût pas une directive du traité de Versailles en 1919 mais la continuité d’une démarche dans la réalisation des aménagements des cimetières militaires. Les vainqueurs français, américains et britanniques choisirent la couleur blanche et les Allemands, une couleur sombre comme les croix de bois recouvertes de goudron. En 1966, la convention Franco-Allemande confirmera ce choix ainsi que le libre choix des implantations de croix, stèles et ornementations dans les nécropoles allemandes.

Dernière sujet qu'il vous fait partager, dans de nombreux cimetières on peut observer des plaques en bronze au sol. Elles indiquent le nom des soldats inhumés souvent à l’issue de regroupement de petites nécropoles. Dans certains cimetières telles que celui de Montaigu (Aisne) ou Neuville-Saint-Vaast (Pas-de-Calais), on note des croix en pierre souvent en grès de Vosges, elles ont été créées à l’initiative de Robert Tischler (1885-1959), architecte en chef du VDK. Elles symbolisent le religieux et le militaire. Après la Deuxième Guerre mondiale, cette initiative fit l’objet de nombreuses critiques car R. Tischler aurait eu des sympathies nazies.

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