« Ici reposent des soldats allemands. »
Après avoir visité les nécropoles allemandes de la Grande Guerre situées en Alsace, Alain PUECH vous invite à le suivre dans celles des Vosges et de Lorraine.
Dans cette région, là où les combats furent âpres et difficiles, compte-tenu des difficultés du terrain dans le massif montagneux, encastré entre le Rhin et la plaine vosgienne.
Il n’y pas eut de grandes batailles mais de nombreuses escarmouches et affrontements sur un terrain difficile.
C’est dans cette région que les animaux (ânes, chiens et chevaux) furent utiles aux combattants, à la Chapelotte plus particulièrement (que nous avons visitée il y a quelques années).
Ils sont nombreux ces lieux, aux alentours de villages, où on trouve ces endroits paisibles où reposent des soldats allemands dont les noms sont gravés dans la pierre.
Ces cimetières sont, comme d'habitude, bien entretenus et ce dans un bel environnement, en milieu forestier, proches d’un cours d’eau, parfois.
Tout l’environnement de ces lieux servit aussi au repos des troupes et aux soins des blessés, comme on a pu le voir récemment sur des sites de cantonnements à Vilcey-sur-Trey, le tout dans un cadre cher aux Allemand de l’époque, proches de la nature.
1/ Le cimetière allemand de Bertrimoutier (Vosges)
Situé dans le département des Vosges, il est mitoyen du cimetière militaire Français éponyme.
Anciens ennemis, ils sont réunis dans un même lieu après avoir s'être bravement battus, chacun dans son camp. 8 000 tombes témoignent de l'acharnement des combats.
A la fin du conflit, les communes vont effectuer des regroupements dans les villages avoisinants (Lesseux, Le Violu, Pré-du-Raves, Coinchimont).
En 1924, la nécropole étant terminée, les transferts de corps vont se faire, regroupant le corps de soldats des nationalités allemandes russes et roumaines.
Comme souvent, dans les cimetières allemands, l’entretien et la mise en valeur des sépultures est un devoir de mémoire pour les jeunes qui adhèrent à des associations d’outre Rhin par exemple le VDK (Volksbund-Deutsche-Kriegsgräberfürsorge).
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2/ Le cimetière forestier de la Chapelotte (Vosges)
Situé au sein du massif vosgien, le col de la Chapelotte fut au cœur d’une très dure bataille.
Situé près de Badonviller, ce massif montagneux est à l’extrême sud-est de la Meurthe-et-Moselle.
Dès 1870 déjà, de violents combats avaient eu lieu dans ce secteur, il en restait une petite chapelle détruite pendant la Grande Guerre. Elle sera restaurée en 1924.
Allemands et Français vont s’y battre durant de longs mois pour la possession des points hauts, obligeant les deux parties à aménager et à renforcer leurs positions.
Plus de 2 000 soldats Français trouveront la mort dans ces sous-bois denses et ombragés.
Il y reste encore de nombreux vestiges, tranchées, blockhaus, tunnels, postes de tirs, emplacements de mitrailleuses.
Au cours d’un petit cheminement forestier, non loin de l’ancien téléphérique allemand, on peut apercevoir quelques stèles allemandes éparses dans les fougères.
Elles sont remarquables et témoignent de l’attachement des combattants allemands pour leurs frères d’armes qui ne reviendront pas au pays.
Alain vous invite à les découvrir.
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3/ Le cimetière allemand de Luzy-Saint-Martin (Meuse)
Le village de Luzy-Saint-Martin est situé sur la rive gauche de la Meuse, proche de la Belgique.
Dès le début du mois d'août 1914, le village fut l’un des premiers à subir les assauts des troupes allemandes.
Il fut détruit en grande partie les 26-28 août lors des combats autour du village et dans les bois environnants.
Ce village de 120 habitants possède deux monuments aux morts, le premier est une lanterne et le deuxième une rotonde.
Ils ont été élevés à l’orée de la forêt, dans un cadre bucolique qui sied bien au lieu de recueillement que les Allemands avaient construit afin d’honorer leurs morts mais également ceux de leurs ennemis Français.
De très belle facture, circulaire avec un arbre et un banc de pierre en son centre.
Là, ont été inhumés 118 soldats Allemands et 82 soldats français morts aux cours des batailles autour de Luzy-Saint-Martin.
A l’intérieur de cette rotonde se trouve une plaque sur laquelle est gravée en allemand :
« Dieu, apprends nous à bien compter nos jours, afin que notre cœur acquiert la sagesse. »
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4/ Le cimetière allemand de Vouziers (Ardennes)
Crée en 1919, le cimetière allemand de Vouziers est composé de plusieurs carrés militaires situés dans deux espaces différents d’un côté et de l’autre de la ville.
Il borde un cimetière français ou sont enterrés des soldats d’autres nations tombés lors de la bataille des frontières, 4 860 corps, dont plus de 3 200 inconnus qui sont inhumés en ossuaires.
Le secteur des combats dit de la Chestre est situé au sud-est de Vouziers .
Il subit durant la Grande Guerre de violentes attaques allemandes venant de la frontière belge.
Dans cette nécropole repose de nombreux légionnaires et des combattants issus de contingents venus de Bohème-Moravie et de Slovaquie.
Rappelons que c’est à l’issue de cette guerre que fut fondée la nation tchécoslovaque (28 août 1918)
Le cimetière Allemand est bien entretenu et on y retrouve, accolé au cimetière français, de remarquables tombes de l’époque où les soldats témoignaient d’un grand respect aux disparus.
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