Association Nationale 1914-1918

A la découverte des sites de la Grande Guerre

6 novembre 2019 : Tahiti n’a pas été épargnée !

En déambulant dans les rues de Papeete, Guy VIEVILLE a constaté que la Grande Guerre n’a pas épargné cette île enchanteresse distante de près de 15 000 kilomètres de la Métropole. Vestige, monument ou encore œuvre font référence à cette période pour laquelle plus de 1 100 Polynésiens ont laissé derrière eux soleil et sable chaud pour venir combattre sur nos terres boueuses. En rentrant au pays en juin 1919, plus de 250 combattants manquaient à l’appel, « Morts pour la France », soit un pourcentage dramatique et conséquent de 22% de tués ou disparus. Il vous présente, photographies à l’appui, les trois sites qu’il a découverts au gré de ses balades.

Le 22 septembre 1914, deux croiseurs allemands basés en Chine pour protéger leurs colonies du Pacifique, faisant route pour rentrer en Europe, veulent débarquer à Papeete pour s’emparer du stock de charbon, combustible nécessaire pour leur retour. La canonnière la Zélée, seul bâtiment français présent pour la défense de la ville, oppose une résistance inattendue. Les Allemands surpris, renoncent de fait au débarquement mais se vengent en bombardant le port et la ville de Papeete, coulant la Zélée et détruisant une grande partie du centre ville. Quelques restes de l’épave de la canonnière recouverts de corail reposent au fond du port et l’un des canons de 100 mm trône désormais au Parc Bougainville en souvenir de cet héroïque épisode. En épilogue, ces deux croiseurs poursuivant leur route jusqu’aux îles Falkland, furent coulés par la flotte anglaise le 8 décembre de la même année.

Le 14 juillet 1923, la Polynésie française honore ses combattants tués sur les champs de bataille français en inaugurant son monumental Monument aux Morts. Nous apprenons que ce monument a été commandé en Métropole, sur catalogue, au statuaire Galy. Il a été réalisé en France et livré par bateau en pièces détachées. C’est une vahiné qui a servi de modèle. Fleur de tiaré posée dans ses cheveux, elle offre un bouquet de fleurs - roses rouges et camélias blancs -  au soldat. Tous les emblèmes de la nation et du patriotisme sont représentés : les couronnes de fleurs, le rameau d’olivier, le casque Adrian et surtout tout en haut…le coq gaulois. En 1933, un coffret contenant de la terre de Verdun arrive à Papeete « …en souvenir des combats où s’illustrèrent et périrent nombre de Tahitiens aux côtés de leurs frères français ». Cette terre a été déposée symboliquement dans une urne de bronze coiffée du rameau d’olivier, aux pieds du monument pour honorer la mémoire des Poilus tahitiens « morts pour la France ».

Enfin, le 11 novembre 2018, dans le cadre des célébrations du centenaire de l’Armistice, le Gouvernement de la Polynésie française a décidé de célébrer l’engagement et l’implication de la population polynésienne. Pour ce faire, une œuvre grandiose a été commandée auprès de jeunes artistes locaux afin d’honorer le dévouement de ceux partis combattre pour la liberté et pour la France, en des terres que certains n’avaient jamais encore foulées. Le mur, sur lequel a été réalisée l’œuvre, n’est autre qu’un vestige d’un bâtiment où, dès 1914, les premiers conscrits et volontaires sont passés avant d’embarquer pour l’Europe.

Il vous invite à visionner ces photographies, qui sont le témoin de l’engagement des Tahitiens dans la Première Guerre mondiale.

 

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