A l’approche des cérémonies du centenaire de la signature de l’Armistice à Rethondes de nombreux médias de la presse écrite et télévisée ont réalisé des reportages très bien documentés en intervenant sur le champ de bataille avec la découverte du terrain et documents d’époque à l’appui.
C’est donc avec beaucoup d’attention qu’Alain PUECH a regardé, ce 11 novembre 2018, les cérémonies du centenaire avec le cérémonial à Rethondes et la signature des deux Présidents dans le wagon a été une image forte bien réalisée pour la télévision loin du ballet diplomatique de la Place de l’Etoile et de sa grand-messe télévisuelle avec ses 70 chefs d’Etats.
A défaut de tapis rouge restait le devoir de mémoire, nos Poilus connaissaient surtout le fond boueux des tranchées.
Aussi il a cherché à sa façon comment illustrer cette année du centenaire ou nombreux sont ceux qui ne sont pas revenus dans leurs foyers, disparus dans l’enfer des bombardements ou tombés lors des attaques désespérées dans l’angoisse de la mort du froid et de la souffrance.
Il avait le choix pour imager son reportage soit le front de la Somme soit les Vosges ou Verdun. Finalement il a choisi les tranchées boueuses et très exposées des premières lignes de la Main de Massiges.
Le reportage a été réalisé à l’ancienne en noir et blanc recadré moyen format. Celui-ci permet d’aller à l’essentiel et procure plus de force à l’image sachant qu’avec la couleur l’œil est attiré par des éléments pas forcément importants.
« Vous souvenez vous des mois sombres ou vous avez tenu ce secteur ces nuits à veiller, à poser des barbelés, à creuser à empiler des sacs de sable sur le parapet, vous souvenez vous de l’arrivée de l’aube blanc sale et glacée de la pluie, de la
pluie sans espoir. »
UN PEU D'HISTOIRE
Située dans le département de la Marne, la Main de Massiges (Côte 191) fut un lieu d’âpres combats entre Français et Allemands retranchés sur cette petite colline dominant le village de Massiges.
Cette position située à l’est de Reims était un obstacle naturel pour réaliser la jonction avec le front de l’Argonne. Dès 1914, les troupes Allemandes s’y retrancheront, creusant de nombreux boyaux et fortins sur les flancs de ce coteau en forme de main gauche.
Les troupes françaises du Corps colonial de la 4 ème armée vont venir buter sur ce bastion bien protégé. Après la première bataille de la Marne, le 15 septembre 1914, les régiments de la 2 ème division seront forcés d’arrêter leur progression, les Allemands ayant stoppé leur recul.
Les ennemis se feront face tout au long du conflit. Les combats seront acharnés et, malgré quelques avancées, les pertes en hommes seront élevées. On peut les estimer à environ 25 000 soldats dans chaque camp.
Les troupes allemandes, bien protégées et retranchées, vont subir de nombreux bombardements destinés à couper le ravitaillement, détruire les infrastructures, bouleverser le terrain et couper les communications.
On peut y voir également, de part et d'autre du champ de bataille, de nombreux entonnoirs de mines.
Les troupes de réserves des 8em et 21em Korps vont garder le contrôle de la butte et de son voisinage (le Mont Têtu et la Tête de Vipère).
Il faudra attendre l’offensive libératrice du 26 septembre 1918 pour voir la reprise définitive par nos troupes et avec l'appui des troupes américaines, dont le 369em RI (régiment de la garde nationale de New-York), de la main de Massiges.
Pas très loin de ce champ de bataille se trouve le cimetière de Minaucourt-Le Mesnil-Les Hurlus « le Pont du Marson » où reposent plus de 21 000 soldats, signe de la violence des combats dans ce secteur de Champagne.
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